C’est la participation qui fait vivre le recyclage. Afin que davantage de buveurs de café collectent et rapportent leurs capsules de café usagées, REMONDIS Pays-Bas a conclu en juin 2023 un partenariat avec la chaîne de magasins Blokker. « Sur notre site de Lichtenvoorde dans la région de Gelderland, nous parvenons à recycler efficacement les capsules en aluminium et à récupérer des matériaux précieux », explique Andreas Krawczik, directeur de REMONDIS Pays-Bas. « L’aluminium réintègre ainsi le circuit industriel. Le marc de café, quant à lui, produit du biogaz et du compost de grande qualité ».
Pour Blokker aussi, cette coopération présente de nombreux avantages : « Ce partenariat nous permet de recycler nos capsules de café de manière encore plus durable et de contribuer ainsi à la protection de l’environnement, en même temps que nous sensibilisons l’opinion aux enjeux du développement durable », indique Jeanine Holscher, CEO de Blokker. Pour autant, aussi simple et évidente qu’apparaisse cette coopération entre REMONDIS et Blokker, la mise en place d’un partenariat de ce type en Allemagne se heurterait, à l’heure actuelle, à des critères tels que le taux ou l’infrastructure de collecte, l’information des consommateurs ou encore les techniques de recyclage.
Blokker lors de la visite du site de recyclage des capsules de café en aluminium à Lichtenvoorde. En partant de la gauche : Charles van Oort (Responsable de la chaîne d’approvisionnement de Blokker), Jannes Wolting (Responsable du développement de REMONDIS Pays-Bas), John Schollink (Directeur logistique de Mirage Retail Group), Dr. Andreas Krawczik (Directeur de REMONDIS Pays-Bas), Joyce Sloot (Responsable de secteur et Directeur des achats de Blokker), Niels Visser (Directeur commercial de REMONDIS Pays-Bas)
L’essor fulgurant des capsules de café
Le café fait partie des boissons les plus appréciées. En Allemagne, la consommation de café est même supérieure à celle de la bière ou de l’eau minérale, comme le prouve une enquête de marché réalisée par l’association allemande du café. Selon cette étude, chaque allemand en boit environ quatre tasses par jour, et le café à la demande, obtenu par simple pression d’un bouton, est de plus en plus apprécié. À l’époque, c’est George Clooney qui, avec son sourire charmeur, avait fait découvrir au monde entier les petites capsules de café colorées. « Nespresso ? What else ? » déclarait-il dans le spot publicitaire, contribuant ainsi de manière décisive à la notoriété mondiale de ces petites capsules en aluminium. Dès lors, la consommation de capsules de café n’a cessé d’augmenter. Outre le leader du marché Nespresso de Nestlé, de nombreux autres fournisseurs se sont lancés dans le commerce lucratif de ces fameuses capsules. Or cette popularité croissante a entraîné du même coup une augmentation des volumes d’emballage liés à cette méthode de conditionnement.
Grande consommation de capsules = grande quantité de matériaux recyclables
À en croire les estimations des fabricants de café, ce sont 12.300 capsules de café en aluminium par minute qui sont consommées dans les cuisines des particuliers et des entreprises à travers le monde. En Allemagne, selon les chiffres de l’association écologiste allemande DUH (Deutsche Umwelthilfe), la consommation annuelle avoisinait, en 2019, les 3,4 milliards de capsules de café. Entre l’aluminium, le plastique et le papier cela représente 13.500 tonnes de matières recyclables. Des matériaux pour lesquels une infrastructure de recyclage existe déjà dans toute l’Europe. « L’aluminium se prête très bien à une réintroduction dans le cycle des matériaux et présente, en tant que matière recyclée, un excellent bilan climatique », souligne Andreas Krawczik, directeur de REMONDIS Pays-Bas.
Pourquoi est-il si important de recycler l’aluminium ?
Élément chimique portant le numéro atomique 13, l‘aluminium a pour symbole Al. Il est ce que l’on appelle un métal non ferreux. La production de l’aluminium primaire à partir de minerais nécessite de la bauxite – une matière première naturelle rare dont l’extraction s’accompagne de dommages environnementaux considérables. De plus, la production d’aluminium à partir de bauxite est très gourmande en énergie. Les choses sont bien différentes lorsque ce métal léger est produit à partir de matériaux recyclés et réutilisés. La consommation d’énergie est alors 20 fois plus faible et les émissions de CO2, nocives pour le climat, nettement moins importantes.
De la capsule de café à une nouvelle matière première
Les capsules de café usagées, composées en grande partie d’aluminium, sont recyclées dans l’usine REMONDIS de Lichtenvoorde, située dans la région de Gelderland. « Dans notre installation ultra moderne, nous séparons dans un premier temps les coques en aluminium des couvercles en plastique et des restes de café », explique Andreas Krawczik. Ensuite, l’aluminium est tout d’abord pressé ou fondu. Puis la précieuse matière première ainsi recyclée est envoyée à des entreprises spécialisées dans la transformation de l’aluminium. La consommation énergétique de cet aluminium recyclé est jusqu’à 20 fois inférieure à celle nécessaire à l’obtention de l’aluminium primaire. Par conséquent, les émissions de CO2 sont également beaucoup plus faibles. Un modèle en matière de durabilité, si l’on considère que l’aluminium peut être recyclé à l’infini pratiquement sans la moindre déperdition. Le café moulu extrait des capsules est acheminé vers une unité de fermentation attenante, avant d’être composté. « De cette manière, nous obtenons, à partir du marc de café, à la fois du biogaz, du compost et du CO2 valorisé sous forme d’engrais, dans le cadre de ce qu’il est coutume d’appeler une « utilisation en cascade » », ajoute Andreas Krawczik.
Infrastructures de récupération et filière de collecte
Il est primordial que les capsules de café fassent l’objet d’un tri à la source et d’une collecte sélective afin d’être traitées dans des installations de recyclage. Pour ce faire, REMONDIS Pays-Bas a introduit depuis un certain temps déjà un vaste système de reprise en collaboration avec Nestlé et mis en place un système de logistique complet. Les capsules peuvent être déposées aussi bien dans les magasins Nespresso que dans des points de collecte dédiés. Il est également possible de les renvoyer par la poste.
Ainsi, avec le soutien de REMONDIS, le fabricant de capsules de café Nespresso a réussi à atteindre un taux de recyclage de 100 pour cent dans les pays du Benelux. Dans le cadre du nouveau partenariat avec Blokker, la collecte des capsules de café sur le marché néerlandais va désormais être intensifiée. Blokker fait appel à son réseau de filiales pour collecter les « Koffiecups » usagées.
Le recyclage des capsules de café en Allemagne
En Allemagne, les capsules Nespresso peuvent certes être déposées dans les filiales de l’entreprise afin d’être recyclées, mais la plupart des capsules prennent toutefois un tout autre chemin dans ce pays : elles atterrissent dans la poubelle jaune, encore appelée « poubelle de recyclage » – un système de collecte qui n’existe sous cette forme qu’en Allemagne et qui vise en premier lieu à collecter les emballages plastiques et métalliques usagés. Les capsules de café en aluminium y ont donc tout à fait leur place. Mais comme il ne s’agit pas ici d’un tri sélectif à la source, les petites capsules doivent ensuite être séparées des autres matériaux recyclables afin de pouvoir être acheminées de manière ciblée vers les filières dédiées au recyclage de l’aluminium. Dans une optique de durabilité, c’est une étape dont nous pourrions évidemment nous dispenser.
Bilan carbone du café : le point sur les études récentes
Le recyclage des capsules de café en aluminium est crucial – il permet d’économiser des matières premières et de maintenir l’aluminium dans le cycle des matériaux valorisables. Pour autant, deux autres critères jouent un rôle déterminant dans le bilan environnemental du café lui-même : la culture, qui requiert une grande consommation d’eau et de pesticides, et le mode de préparation. Une étude de l’université canadienne de Québec, publiée début 2023, a fait polémique. L’étude concluait en effet que le bilan environnemental des capsules de café serait potentiellement meilleur que celui du café filtre en raison de la méthode de préparation du café. En effet, les machines à café en capsules fonctionneraient plus efficacement, car la quantité de café ajoutée par rapport au volume d’eau serait comparativement moins élevée. Viola Wohlgemuth de Greenpeace a vivement critiqué l’étude, lui reprochant de ne tenir aucun compte de la production et de l’élimination des capsules en aluminium. Thilo Schäfer de l’Institut de l’économie allemande (Institut der deutschen Wirtschaft) a, de son côté, souligné que l’étude avait le mérite de ne pas se concentrer uniquement sur l’emballage et le conditionnement, mais de mettre l’accent sur la consommation d’énergie ou les effets nocifs du mode de consommation et de la fréquence d’utilisation.
La consommation de café en Allemagne
Une nouvelle tendance se fait jour sur le marché du café : de plus en plus de consommateurs se tournent vers le café en grains. En 2022, pour la première fois, la consommation de café en grains a égalé celle du café moulu. Et l’association du café prévoit qu’en 2023 les ventes de café en grains dépasseront pour la première fois celles du traditionnel café torréfié moulu. Ainsi, un ménage sur trois possède une machine à café automatique qui moud le café et prépare la boisson sur simple pression d’un bouton. Les dosettes de café représentent une part de marché de six pour cent, les capsules de café se situent à environ cinq pour cent. Selon l’association, la consommation annuelle de café torréfié par habitant est de 167 litres.
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