Il arrive que des événements à caractère négatif viennent se rajouter les uns aux autres et se renforcent mutuellement, menaçant de se transformer en une véritable tempête. Voilà précisément ce à quoi on a assisté ces dernières semaines dans les nombreuses entreprises du secteur de l’économie circulaire : la vague estivale de la pandémie de Covid a fait exploser le taux d’absentéisme dans les entreprises en pleine période de vacances. En conséquence de quoi, des tournées de collecte ont été annulées par manque de personnel et certains centres de tri et de recyclage ont également connu des problèmes majeurs.
Notre secteur a évité le pire de justesse en réactivant, au pied levé, des collaborateurs qui n’étaient pourtant plus réellement impliqués dans l’opérationnel. C’est finalement grâce à leur engagement que les tournées ont pu être effectuées avec quelques jours de retard.
Pour les entreprises de l’économie circulaire, comme pour tous les services d’intérêt général, la situation actuelle en matière de personnel est un coup de semonce. La prochaine tempête va arriver tôt ou tard. Et ce qui nous attend pourrait bien faire passer la crise de personnel actuelle pour une simple brise. On assisterait alors à une véritable « tempête annoncée ».
Selon le dernier rapport sur la situation de l’économie circulaire allemande, 310.000 personnes travaillaient dans notre secteur en 2019.
Le manque de personnel qualifié menace l´avenir des services d‘intérêt général
Car les effectifs ne sont pas près d’augmenter. Depuis des années, l’économie circulaire fait partie des secteurs économiques les plus touchés par la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Selon le dernier rapport sur la situation de l’économie circulaire allemande, 310.000 personnes travaillaient dans notre secteur en 2019. Les besoins n’ont cessé de croître au cours des dernières années, notamment parce que le recyclage s’est amélioré et qu’en conséquence, les flux de matières sont plus complexes à gérer.
De ce fait, la charge logistique augmente elle aussi. Or, les chauffeurs routiers font depuis longtemps cruellement défaut. Selon les estimations de la World Road Transport Organisation, il manquait environ 425.000 chauffeurs en Europe fin 2021. La guerre en Ukraine aurait fait grimper le nombre de postes vacants à 600.000 en l’espace de quelques semaines. L’Allemagne accuse, à elle seule, un déficit de près de 80.000 conducteurs. Et la situation ne cesse de s’aggraver. Rien qu’en Allemagne, pas moins de 40.000 chauffeurs routiers partent à la retraite chaque année. Or on estime à seulement 20.000 le nombre de conducteurs qui prennent la relève.
Toutefois, les chauffeurs routiers ne sont pas les seuls concernés. Dans les entreprises de l’économie circulaire, un quart du personnel est âgé de 55 ans et plus. Remplacer ces employés dans les années à venir sera une véritable gageure. Et en attirer de nouveaux dans le secteur un défi plus grand encore.
En effet, les derniers baby-boomers, ces personnes nées pendant la période de forte natalité entre 1950 et 1964, partent à la retraite. Les générations suivantes sont toutes nettement moins nombreuses. La « génération Z » – née entre 1996 et 2010 – est même deux fois moins nombreuse. Conséquence de ce phénomène: beaucoup d’entreprises ne parviennent pas à pourvoir leurs postes. Sur le million de postes vacants l’année dernière, environ 350.000 n’ont pas pu être pourvus, rapporte le Centre d’expertise allemand pour la relève de la main-d’œuvre qualifiée (le KOFA). La « guerre des talents » fait rage depuis longtemps sur un marché du travail quasi-déserté, et il ne s’agit plus seulement de recruter les meilleurs diplômés.
La durabilité est un enjeu majeur : les entreprises du secteur de l’économie circulaire disposent de nombreux atouts
Les entreprises de l’économie circulaire ont pourtant toutes les chances de se démarquer parmi les employeurs. En effet, la durabilité est depuis longtemps un facteur d’attractivité sur le marché du travail. Quoi de plus durable que de préserver les ressources, de protéger le climat et de travailler chaque jour à favoriser la croissance et la prospérité dans les limites fixées par la planète ? Les entreprises de recyclage comme REMONDIS n’ont pas besoin de travailler à devenir durables. Nous vivons d’ores et déjà la durabilité au quotidien !
Parés à affronter les prochaines tempêtes : le programme de formation de REMONDIS
REMONDIS a donc lancé un programme de formation afin d’attirer les jeunes vers l’économie circulaire. Et le succès est au rendez-vous : 1.396 jeunes, en formation chez REMONDIS et au sein de ses partenariats public-privé, se préparent actuellement à exercer différents métiers dans le secteur de l’économie circulaire. Le groupe RETHMANN compte au total 1.920 apprentis. Pour la seule année en cours, plus de 400 jeunes ont opté pour une place d’apprentissage chez REMONDIS et l’ensemble du groupe RETHMANN a pu recruter plus de 600 nouveaux apprentis.
Les chauffeurs routiers font partie des métiers les plus prisés : 358 jeunes gens suivent actuellement une formation de conducteur de poids lourds chez REMONDIS. Ces jeunes savent que, chez nous, ils bénéficient non seulement d’une rémunération avantageuse, mais aussi de conditions de travail leur permettant de concilier au mieux vie professionnelle et vie privée. À ceux-ci s’ajoutent, entre autres, 183 apprentis technico-commerciaux et 119 jeunes qui suivent chez nous une formation commerciale de gestionnaire de bureau.
L’économie circulaire : un secteur durable, tourné vers l’avenir et porteur de sens
Les chiffres montrent clairement que l’économie circulaire est une branche potentiellement attrayante pour les jeunes – pour peu que nous sachions la présenter telle qu’elle est : durable, tournée vers l’avenir et porteuse de sens. Dans les années à venir, REMONDIS entend bien contribuer à pallier le manque de personnel qualifié dans l’industrie du recyclage. Sans quoi nous risquons d’être confrontés à une « tempête annoncée », qui toucherait dans un premier temps les entreprises de notre secteur avant de s’entendre à l’ensemble de la société. Car une chose est sûre : l’eau potable, la circularité et la neutralité climatique ne sauraient exister sans les entreprises de l’économie circulaire.
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